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27/12/2018

"Making A Murderer" invente la série documentaire de télé-réalité noire. Et c'est excellent !


Le documentaire le plus vu sur Netflix


Programmée sur Netflix et visible en Europe aussi, la saison 2 de "Making a murderer " arrive numéro 2 dans les  10 programmes les plus regardés en 2018, aux états unis, incluant la durée de visionnage passée par les spectateurs . Tous les autres bien classés sont des séries classiques de fiction.
Son classement est très bon aussi au niveau mondial.

Fan de polar, il est tentant d'aller voir ce qu'est ce programme documentaire découpé sous forme de série, un média bien différent des traditionnelles séries policières, des documentaires policiers, des télé-réalités scénarisées ou même des docu-fictions romancés.

Vous l'avez vu?


Synopsis (wikipédia)

Filmé sur dix ans, ce thriller documentaire suit l'histoire de Steven Avery, citoyen américain qui a passé 18 ans en prison pour agression sexuelle (avant d'être innocenté par un test ADN), avant d'être accusé et condamné pour avoir commis le meurtre de Teresa Halbach deux ans après sa sortie de prison. Sa défense lors du second procès a notamment invoqué le conflit d'intérêt évident (et reconnu) dans lequel se trouvait le département de police du comté ayant mené l'enquête, département qui était poursuivi pénalement par Avery pour mauvaise conduite dans la première affaire.

Making a Murder est tourné comme un documentaire mais présenté en série télévisée comme une télé-réalité.

Comme nos grands groupes de télé français gavent leurs chaînes secondaires de programmes de télé-réalités étrangers, les téléspectateurs ont pris l'habitude de voir de gros américains enchérir pour
emporter des box de stockage abandonnés, des anglais passer des jours à retaper une vieille bagnole pour la revendre avec peu de profit ou se voir invités dans l'intimité de robustes trappeurs d'Alaska qui vivent de pêche et de vente de peaux de bêtes. Les énigmes policières ont aussi leur créneau, présentant les témoignages des enquêteurs et des civils sur le moindre fait divers ...

Est-ce le cas de Making a Murder?   

oui et non :  ici, le cas de Steven Avery s'étend aujourd'hui sur 35 années et la captation filmographique spécifique du documentaire sur 13 ans (en 2018).

Les  "séries" de documentaire-fiction ne coûtent pas cher à tourner, 

permettent de remplir des dizaines d'heures de programmes télévisés d'après midi ou de nuit et incluent de généreux tunnels de publicités visant un public spécifique. Nous avons ainsi pris l'habitude d'entendre des narrateurs francophones parler par dessus les voix originales des participants, ce qui permet à peu de frais aux aux spectateurs de suivre d'un œil ce qui se passe sans rester à lire des sous titres. Un version hard discount du doublage habituel des films et séries étrangers.

Est-ce un format qui profite à Making a Murderer? 

Oui. Visionner ces nombreuses heures de récit avec des voix françaises rajoutées est tout à fait adapté à ce documentaire fleuve. On garde les ambiances d'origine et on s'éloigne des versions clean et stéréotypées de la justice américaine présentées par les New York Police Judiciaire et autres Experts qui nous ont montré une version idéalisée (et même souvent mensongères) de la justice du pays ''le plus juste et démocratique au monde''.

✅Making a Murderer est formidable.

Ni larmoyant, ni manichéen, Making a Murderer raconte comment les plus défavorisés peuvent se retrouver manipulés et piégés par les forces de justice aux Etats-Unis.
Personnes accusées sur simple délit de sale gueule et décision des policiers, interrogatoires menés de façon manuplatrice, abus de pouvoir sur des personnes fragiles intellectuellement, avocats dilettantes et égocentriques, interrogatoires de mineurs sans avocat ni parent...
Tout est filmé dans le système américain , des interrogatoires aux procès : un bon moyend'analyser les erreurs? Et bien non. Ce qui prévaut à la fin, c'est la conviction du policier qui choisit son coupable, du juge qui privilégie la bienséance et défend les forces de l'ordre, les 3 jurés minoritaires mais bornés qui imposeront leur verdict en refusant toute discussion (comme vu dans "the people vs OJ Simpson"). Et des preuves évoquées par les avocats de la défense dont on n'entend plus parler par la suite (ex : une seule trace adn sur les clés de 4X4 et personne n'en reparle au procès).
Un témoignage effrayant qui fait espérer de ne jamais se trouver dans la peau de l'innocent face à la justice.
Quand on pense qu'en France les procédures et procès sont peu filmés...

Ps : une envie de trouver un forum pour en discuter?




20/09/2017

La compil musicale du retour à la vie

Après une petite déprime, il faut affirmer fièrement son retour à la vie. On pourra chanter en chœur et avec du cœur...

"J'aime la vie, je veux vivre "   Vicky Leandros
 

"Back to life , back to reality"   Soul 2 soul
















07/12/2016

HOAX : Le soi-disant revirement de Manuel Valls de "pro palestinien" à "pro israelien"

A cause de ce "partage d'un ami ", je viens de perdre une heure à vérifier ce que racontait en 2014 Emmanuel Ratier, ce facho d’extrême droite .
Je n'ai trouvé aucun soutien pro palestinien total chez valls, à part l' opposition au mur israelien comme l'est l' avis officiel de la France.
Le seul but de l'ouvrage semblait de citer les mots JUIF et VALLS ensemble le plus souvent possible afin que les antisemites ne votent pas pour lui.
Je trouve pitoyable de la part de gens que j'estimais, de reposter 2 ans plus tard des conneries pareilles ou de les commenter  d'"interessant".
 Valls a suffisamment prouvé son incapacité à assurer la sécurité des habitants du pays  ou à faire appliquer les 60 mesures du programme de Hollande sans qu'on y rajoute des mensonges.

ps.J'accepte toutes les contradictions documentées, merci. N'hésitez pas si vous avez davantage que le discours lors de la plantation d'un olivier à Evry ou le fait que sa derniere femme est juive.
L'Oeil fait hommage au travail d' Emmanuel Ratier qui nous a quitté le 19 Aout 2015. Ce dernier que vous entendez dans cette vidéo a fait un ouvrage pour l'aven...
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Vendredi 25 avril 2014 parut "Le Vrai Visage de Manuel Valls", dernier livre d'Emmanuel Ratier,…
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28/08/2016

Free Mobile : grosse baisse de débit attendue en 3G à partir de 2016


http://defonceduconsommateur.blogspot.fr/2016/08/les-abonnes-free-mobile-vont-passer-des.html

http://defonceduconsommateur.blogspot.fr/2016/08/les-abonnes-free-mobile-vont-passer-des.html

Le choix de Free Mobile a été fait par de nombreux possesseurs de smartphones parce que l'abonnement complet à 15,99/19,99euros par mois :

  1. inclut une bonne quantité de datas
  2. autorise encore plus de datas quand on a un téléphone 4G (20 à 50gigas/mois fournis)
  3. bénéficie de l'itinérance en 3G d'Orange quand les antennes Free sont éloignées
  4. garde une bonne quantité de datas même quand on est en itinérance 3G orange 
  5. garde la gratuité voix/sms/datas dans des dizaines de pays pendant 35 jours par an pour chaque pays.
  6. est le moins cher des abonnements pour ceux qui se servent de leur smatphone comme point d'accès wifi et consomment régulièrement de la data en déplacement : au travail, en weekend, à la campagne, dans les transports hors ville, utilisant google maps ou autres Drive, clouds etc...

Malheureusement, les conditions d'utilisations parues en juin 2016 annoncent une cruelle nouvelle pour l'itinérance des rubriques 3 et 5.

5 : à  l'étranger, au delà des 3gigas de données consommées, le débit ne sera plus limité mais les données deviendront payantes. (dépassement pour une seule période ou cumulative?).

Mais surtout :
3 : le roaming loin des antennes Free par les antennes Orange en 3G verra son débit réduit :
 - un peu réduit au 1er septembre 2016  : 5 Mbps maximum  (448 kbps en upload) (Qui a déja eu 5Mbps en itinérance Orange? lol)
très réduit au 1er septembre 2017 : 1 Mbps maximum en 2017 et 2018 (448 kbps en upload) soient 5 fois moins de débit qu'en 2016 ! 
gigas
Ceux qui sont régulièrement loin d'une antenne Free vont avoir du mal à utiliser leurs données, même en étant patients. Les limitations souvent constatées en zone orange vont pour le coup se trouver avalisées par ces nouvelles conditions.

Dire que j'avais choisi Free à cause du volume data inclus ET de l'itinérance possible à la campagne grâce à la bonne implémentation d'Orange...
Si un concurrent veut en profiter pour copier les anciennes conditions Free même pour quelques euros de plus mensuellement, je suis preneur ! (Mais les FAI préfèrent éviter les consommateurs de data...)

Alain L.




Source  : http://www.zdnet.fr/actualites/free-mobile-les-debits-3g-en-itinerance-orange-vont-fortement-baisser-en-2017-39840254.htm

"La mise à jour de la brochure tarifaire de Free Mobile nous apprend ainsi que via les antennes Orange, le débit baissera par paliers dès le 1er septembre 2016:

-5 Mbps maximum à partir du 1er septembre 2016 (448 kbps en upload)
-1 Mbps maximum en 2017 et 2018 (448 kbps en upload)
-768 kbps en 2019 (384 kbps en upload)
-384 kbps en 2020 (384 kbps en upload)

A mesure que le réseau 3G en propre de Free s'étend, il y aura néanmoins assez peu de chance de passer par Orange. A ce jour,(juin 2016) la couverture 3G de Free Mobile est de 82,6% de la population (fin avril 2016) mais selon certaines remontées (via une app dédiée), l'abonné Free Mobile passe en moyenne 30% de son temps de connexion sur le réseau 3G d'Orange. "
in "http://www.zdnet.fr/actualites/free-mobile-les-debits-3g-en-itinerance-orange-vont-fortement-baisser-en-2017-39840254.htm"

22/07/2016

La Prime d'Aide aux Jeunes Talents est versée à Johnny Hallyday, Charles Aznavour, Eddy Mitchell, Zazie, etc...

Catherine Tasca,, ministre de la culture des eighties, avait créé une prime à verser aux jeunes artistes destinée à les aider pour une première réalisation, un premier disque, notamment edités sous un petit label...
Comme le dévoile Le lanceur.fr dans un article repris par Rolling Stone  puis Le Point,  les principaux bénéficiaires d'aujourd'hui, après Chimène Badi (qui n'est pas non plus une débutante) sont des vieux briscards millionaires de la chanson "dite française" produits par des majors companies internationales et pour la plupart réfugiés fiscaux à l'étranger.
Une bien belle façon d'encourager les jeunes talents et labels français.

Alain Lacour


Ps : Dans un autre domaine, ça me rappelle un copain immigrant hollandais qui ignorait que le RSA et les aides qu'il touchait depuis une quinzaine d'années à ne rien foutre en france avaient été créés par la gauche et non par la droite qu'il vénérait. La vérité lui ayant déplu, il nous avait privés du réveillon prévu chez son ami pacsé qui le logeait.

Sources :

http://www.lelanceur.fr/aides-a-la-creation-musicale-la-mauvaise-foi-de-la-scpp/

La société de producteurs de musique s’est défendue d’accorder l’essentiel de ses aides à des artistes confirmés et rentables. La société, qui a principalement aidé Chimène Badi, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ou Charles Aznavour en 2015, se pose en défenseur des “jeunes talents”.

Après publication du rapport d’activité 2015 de la SCPP, société de producteurs de musique, Lelanceur.fr avait dénoncé un fonds d’aide à la création musicale détourné de son but premier. Les albums de Chimène Badi, Charles Aznavour, Johnny Hallyday ou encore Eddy Mitchell sont les mieux dotés d’un fonds d’aide défini par Catherine Tasca, ancienne ministre de la Culture, comme devant “aider les jeunes créateurs pas encore connus”.

Deux tiers des aides pour les “majors”

Dans un communiqué, la société s’est défendu et a vanté son action auprès des jeunes talents : “Contrairement à ce qui est dit dans l’article, la SCPP rappelle qu’en 2015, 84 % du montant de ses aides aux producteurs et 94 % des projets aidés pas la SCPP allant à des producteurs concernent des artistes non confirmés, dit ‘jeunes talents'”.
Lelanceur.fr évalue plutôt à près de la moitié du total les aides versées qui ont bénéficié aux artistes confirmés. Et répète que près des deux tiers des aides distribuées l’ont été aux 3 majors, Universal, Sony et Warner, les 264 autres producteurs aidés en 2015 devant se partager ce qu’on a bien voulu leur laisser.
L’an dernier, l’album de Chimène Badi (Universal) a reçu l’aide la plus importante, près de 185 000 euros. Soit près de 40 fois plus que la moyenne des aides sélectives qu’ont touchées les autres adhérents de la SCPP.

Une prime aux artistes les plus rentables

Loin de contester ces chiffres, la société les justifie : “L’aide est dans tous les cas plafonnée à 40 % des frais d’enregistrement. Les projets les plus aidés sont nécessairement ceux dont les frais d’enregistrement sont les plus élevés.” Un système assumé, donc, qui s’apparente à une prime à la rentabilité et dans lequel personne ne s’étonne que l’on puisse être aidé quand on dépense plus de 400 000 euros pour produire un album (hors frais de promotion ou de fabrication).
Toutefois, insiste la SCPP, “si les nouvelles productions d’artistes confirmés peuvent bénéficier de ces aides, l’immense majorité des projets aidés et des sommes accordées concernent les jeunes talents”.
C’est oublier le droit de tirage, quasi-automatique, qui est réservé aux producteurs qui génèrent le plus de droits, donc les plus riches, qui privilégient les projets les plus rentables. La SCPP ne remplit véritablement son rôle d’aide à la création que dans les aides sélectives, qu’elle verse sur dossier, soit 2,8 millions d’euros sur les 9,4 millions versés aux producteurs en 2015.
En ce qui concerne le nombre de projets, effectivement, les aides sont plus nombreuses pour les jeunes créateurs que pour les artistes confirmés. Mais la société omet de préciser que les 25 albums les plus aidés (tous des artistes confirmés appartenant à l’une des 3 majors) ont reçu autant que l’ensemble des 365 albums et 202 producteurs aidés au titre des aides sélectives…
Une situation plusieurs fois dénoncée par la commission de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits, pour qui le droit de tirage “méconnait assurément l’esprit et probablement la lettre” de la loi et qui recommandait l’an dernier à la SCPP de “renforcer la sélectivité des aides, en particulier celles relevant du droit de tirage”. Des critiques qui sont toujours restées lettres mortes et que la commission de contrôle n’a pas jugé bon de renouveler cette année.

http://www.lepoint.fr/culture/johnny-hallyday-charles-aznavour-zazie-le-scandale-des-subventions-21-07-2016-2056041_3.php#xtor=RSS-221
On pourrait penser que les subventions d'aide aux "jeunes créateurs" issues du fonds d'aide de la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) s'adressaient aux jeunes pousses de la chanson française. Erreur. Selon une enquête du Lanceur.fr, reprise par Rolling Stone, les bénéficiaires se nomment Johnny Hallyday, Zazie, Eddy Mitchell, Chimène Badi ou encore Charles Aznavour. Des artistes à la carrière prolifique et pas vraiment en mal de financement. À l'origine, ce fonds a été mis en place, comme l'explique l'ex-ministre de la Culture Catherine Tasca, pour "aider les jeunes créateurs qui ne sont pas encore connus".


Hallyday, Aznavour, Mitchell, Zazie… Le... par ActuLePoint6medias


 

La sous-direction antiterroriste ordonne à la mairie de Nice la destruction de 24h d’images provenant de six caméras depuis le début de l’attentat de 14 juillet.

Le ministère de la justice a déjà demandé 2 fois l'effacement des vidéos de caméras de surveillance
niçoises le soir du 14 juillet. Motif :pour éviter une éventuelle fuite et une diffusion traumatisante. Et c'est bien de la France qu'on parle ! D'accord, les sources sont 20 minutes, Le Figaro et Nice Matin, mais quand même...

Alain Lacour

sources : 
ATTENTAT DE NICE Après une demande orale le lendemain de l’attentat, une réquisition judiciaire aurait été envoyée à la ville de Nice selon « Le Figaro » et « Nice-Matin »…
Nouvelle polémique en vue. Selon Le Figaro, la sous-direction antiterroriste a ordonné à la mairie de Nice, en s’appuyant sur le Code pénal, la destruction de 24h d’images provenant de six caméras, et de tous les passages depuis le début de l’attentat sur la Promenade des Anglais, le 14 juillet au soir.
>> A lire aussi : Attentat de Nice: Comment était sécurisée la promenade des Anglais le soir de l'attentat?
Selon Nice-Matin, la demande avait été verbalisée dès le lendemain auprès du centre de supervision urbain de Nice. Celui-ci supprime normalement automatiquement au bout de dix jours les images qu’il possède, mais la loi permet de les conserver jusqu’à un mois après. L’avocat de la mairie, joint par le quotidien local, a déclaré qu’« afin de ne pas hypothéquer les éventuelles autres procédures qui pourraient voir le jour au-delà de l’enquête antiterroriste en cours », il a demandé la mise sous séquestre de ces images.
Selon le parquet de Paris, cité par Le Figaro, la raison invoquée est d’« éviter la diffusion non contrôlée et non maîtrisée de ces images ».
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10/05/2012

Entretien avec des jeunes filles

 Dans le foyer, j'ai rencontré sept des camarades de classe d'Amanda et de Sophie. La directrice et moi avions pris place au milieu de la pièce, en face des filles assises en demi-cercle.
- Amanda..., a commencé Reilly Moore. Ben, c'est Amanda, quoi. Vous voyez ?
- Non, justement, je ne vois pas, ai-je répliqué. Gloussements.
- Ben, elle est trop, quoi.
Roulements d'yeux. Nouveaux gloussements.
- Ah, d'accord ! « Elle est trop, quoi. » Ça y est, j'ai compris.
Regards vides. Pas de gloussements.
- Ben ouais, elle écoute quand on lui parle, c'est sûr, a expliqué Brooklyn Donne. Mais si on attend qu'elle balance des trucs sur elle - comme, je sais pas, moi, pour qui elle craque ou quelles applis elle a sur son iPad -, ben, on peut attendre longtemps...
Sa voisine, Coral ou Crystal, a fait les gros yeux.
- Genre, ça arrivera jamais.
- Jamais, quoi, a renchéri une autre.
Une précision saluée par un hochement de tête col¬lectif.
- Et sa copine Sophie ? ai-je demandé.
- Yeurk !
- Trop ringarde !
- Cette nana, c'est Jeveuxgravedevenirquelqu'un¬point-com.
- Nan, point-org...
- Ouais, sûr.
- J'ai entendu dire qu'elle voulait te rentrer comme amie sur Facebook.
- Yeurk.
- Ouais, sûr.
Après la naissance de ma fille, j'avais caressé l'idée d'acheter un fusil pour décourager tout éventuel prétendant qui se pointerait chez nous d'ici à une quinzaine d'années. Mais ce jour-là, alors que j'écoutais ces gamines en imaginant Gabby s'exprimer un jour comme elles, débiter les mêmes banalités avec le même vocabulaire limité, je me suis demandé si je ne ferais pas mieux de l'acheter tout de suite pour me griller la cervelle.
Nous avions derrière nous à peu près cinq mille ans de civilisation, vingt siècles au moins s'étaient écoulés depuis la création de la bibliothèque d'Alexandrie et une bonne centaine d'années depuis l'invention de l'avion, nous disposions aujourd'hui d'ordinateurs de poche permettant d'accéder à toutes les richesses intellectuelles du globe , mais, à en juger par la conversation des filles réunies dans cette pièce, la seule avancée notable que nous avions faite depuis l'invention du feu, c'était la transformation de « quoi » et « trop » en mots fourre-tout servant aussi bien de verbe que de nom ou d'article, voire de phrase entière au besoin.
- Si je comprends bien, aucune de vous n'était proche d'elles ?
Sept regards vides.
- D'accord, je considère que c'est non.
Silence interminable seulement troublé par les bruits accompagnant leurs changements de position.
- Hé, vous vous rappelez ce mec ? a soudain lancé Brooklyn. Celui qui ressemblait un peu à Joe Jonas, vous voyez ?
- Ah ouais, il est trop beau.
- Qui, le mec ?
- Nan, Joe Jonas, crétine.
- Moi je le trouvais zarbi.
- Ah ouais ?
- Ouais.
Je me suis concentré sur celle qui avait abordé le sujet.
- Ce mec... c'était le petit copain d'Amanda ?
Brooklyn a haussé les épaules.
- Je sais pas.
- Qu'est-ce que tu sais, alors ?
La question a paru la contrarier. Mais bon, même la lumière du soleil devait la contrarier.
- Ben, je sais pas, c'est juste que je l'ai vue avec un mec un jour, à South Shore.
- South Shore Plaza, c'est ça ? Le centre commercial ?
- Ben ouais. (Elle m'a gratifié d'un regard appuyé comme pour mieux me faire sentir toute l'absurdité de ma question.) Évidemment.
- Donc, t'étais au centre commercial et...
- Ouais, y avait moi, et aussi Tisha et Reilly. (Elle a indiqué deux autres filles.) Ils sortaient de chez Diesel quand on est tombées sur eux. Mais ils avaient rien acheté.
- Ah.
Elle s'est absorbée dans la contemplation de ses ongles, puis elle a croisé les jambes en poussant un profond soupir.
- Rien d'autre ? ai-je lancé à la cantonade.
Aucune réaction. Même pas de regards vides. Elles avaient toutes décidé d'examiner leurs ongles, leurs chaussures ou leur reflet dans les vitres.
- Bon, eh bien, merci, mesdemoiselles. Vous m'avez beaucoup aidé.
- Si vous le dites, ont répondu deux d'entre elles. 

In : Moonlight Mile / Dennis Lehane . trad. Isabelle Maillet/ Rivages-Thriller